[LAGO SANDOVAL, PERU, 2011]
Si l’Inde m’a toujours attiré, l’Amazonie n’est pas derrière ! J’aimerais aujourd’hui vous parler de mon expérience dans cette forêt tropicale…
Je me promenais à Cuzco avec mon ex-copain péruvien César Vargas, quand Elias, un jeune local aux aires simple, modeste et innocent, nous approche…
Il était sympa et on s’est bien entendu. Il nous a confié qu’il venait de la jungle et que sa terre lui manquait, il se sentait perdu dans la ville… On lui a dit qu’on aimerait beaucoup visiter l’Amazonie mais que nous avions demandé à plusieurs centres de tourisme et nous ne pouvions pas payer le montant demandé pour ce type de visites. En discutant on s’était alors mis d’accord pour payer le déplacement, logement et repas du jeune homme s’il pouvait nous amener chez lui d’une façon moins onéreuse.
C’est ainsi que nous sommes partis sur plusieurs jours de bus jusqu’à arriver à Puerto Maldonado, pour aller après à Lago Sandoval, dans la forêt amazonienne.
A l’époque j’avais une image rêvée de l’Amazonie et je m’imaginais une forêt enchantée avec plein d’animaux aussi mystérieux que gentils… mais la réalité n’était pas tout à fait ça…
Je me rappelle que nous sommes sortis du bus, nous avions marché un peu et puis, nous nous sommes arrêtés juste avant le début de la forêt. Notre nouvel ami nous a alors dit « c’est bon, on va rentrer ici, vous pouvez vous habiller ! » et nous n’avons pas bougé. « Il faut mettre le manche long et les chaussures pour les moustiques » a-t ’il expliqué en voyant nos têtes d’étonnement…
J’ai alors rétorqué qu’il faisait trop chaud et que j’allais rester en débardeur… Mais le jeune homme m’a regardé, tel un enfant qui ne comprend pas, et il m’a dit « mais il faut le mettre… je ne connais personne qui ne met pas le manche longue ». Contrarié j’ai alors mis un des deux t-shirts de manche longue que j’avais sur moi et ma paire de basquets, malgré la chaleur hallucinante.
Puis nous commençâmes à marcher en direction à la forêt. Au moment qu’on a fait un pas de plus pour rentrer dans la dense forêt tropicale j’ai compris le pourquoi du manche longue… jusqu’à ce jour je ne savais pas qu’il était possible de changer drastiquement d’environnement de façon ci soudaine ! C’est comme si on venait de traverser un portail de stargate : d’un coup nous nous sommes retrouvés dans un milieu extrêmement chaud et humide avec une végétation luxuriante et une biodiversité incroyable ! En moins de 2 minutes j’étais trempée de transpiration et piquée par les moustiques de haut en bas tellement ma tenue était inadaptée…
Pendant notre séjour dans l’Amazonie nous avons pu voir un grand nombre d’animaux exotiques : des nombreuses espèces de singe, des paresseux, des ara rouges, des papillons-hiboux, des tarentules, des scorpions, des serpents, des caïmans, et j’en passe…
Mais ce qui m’a le plus marqué du séjour (appart les piqûres incessantes des moustiques) ce ne sont pas les animaux mais l’énergie imposante des arbres…
WAW… quand vous marchez dans la forêt amazonienne il le reste plus aucun doute : vous êtes entourés de géants qui vous surveillent. Ces arbres, ces géants, ne sont pas seulement vivants sous une quelconque forme de passivité, on dirait qu’ils nous regardent, qu’ils nous écoutent et presque qu’ils veulent nous parler et nous toucher… Et chaque géant est un être vivant à part entière avec son individualité et on le ressent…
L’énergie qui s’impose avec tous ces géants n’est pas un climat de peur comme parfois on peut imaginer dans les forêts enchantés des comptes Grimm, mais un climat de protection, de sécurité, de stabilité… une protection que je n’ai jamais connu ailleurs dans la nature, et qui est propre à cet endroit vertueux et mystérieux…
C’est comme si cette forêt nous enlaçait avec un amour inconditionnel, telle une maman dévouée à ses enfants… La pachamama dans toute sa splendeur et avec toute son énergie d’amour, un élan clairement kapha, visible aussi dans le « corps » de ces géants que dans leur « esprit ».
J’espère qu’avec cet article je vous ai donné un peu envie de visiter l’Amazonie ou au moins de méditer sur l’atrocité qui est la déforestation du bassin amazonien…